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samedi 24 juin 2017

Notre intimité constitue nos fondations

 Nous nous sommes construits sur des croyances, des conditionnements, des valeurs propres à notre milieu familial, social et culturel. Notre ego y plonge ses racines, il y maintient notre survie.

Notre ego est ainsi constitué, il nous donne une identité à laquelle nous nous attachons car elle nous donne des repères. Nos fondations sont importantes pour notre survie car nous y avons développé des comportements qui nous ont permis de nous sentir aimé-e, accepté-e et plus ou moins reconnu-e, de trouver notre place.

Nous avons inscrit dans nos profondeurs un mode d’emploi que nous pensons juste et immuable, jusqu’à ce que la vie nous envoie des expériences plus ou moins agréables qui nous invitent à revoir ce qui a été si intimement gravé. Elle nous laisse cependant le choix d’ouvrir ou non notre conscience.


Notre intimité contient en même temps l’essence de qui nous sommes. Au sein de notre intimité se trouve notre source d’énergie vitale et sexuelle. L’une et l’autre ne constituent qu’une seule et même énergie. Notre mental peut les séparer pour continuer à garder le contrôle, mais la Vie, elle, les fait Une.

En explorant la sexualité sacrée, nous explorons ce qui est vivant en nous. Notre vitalité va venir petit à petit délivrer ce qui a été figé, retenu, contenu, endormi, amoindri, blessé… Nous allons sentir à quel point nos mécanismes de survie nous ont rapetissé et combien, pour ne pas aller déranger une forme d’équilibre intérieur, nous nous sommes enfermé dans notre tête, laissant peu de place au corps et aux sensations.

Notre vitalité a une intelligence bien supérieure à notre mental, elle est source de sagesse et d’enseignement. Le tantra est un ensemble de techniques qui nous apprennent comment tisser des liens avec cette sagesse intérieure. Nous la portons tous en nous mais nous n’avons pas été éduqués pour y faire référence. Nous en sommes tellement coupés que nous avons peine à croire que cette sagesse est nécessaire à notre équilibre mental, émotionnel et spirituel.

La sexualité est ce qui nous met le plus en contact avec notre intimité, pas seulement avec notre sexe mais avec tout ce qui constitue notre identité. Elle nous plonge là ou sont inscrits nos conditionnements relationnels. Ces conditionnements vont influencer notre manière d’être en relation et je constate, au fur et à mesure de mon expérience que malgré tout ce que nous mettons en place pour être en relation, notre intimité est le lieu où il y a le moins d’amour.

La sexualité vécue sans conscience est un moyen d’obtenir quelque chose de l’autre et pour cela nous utilisons l’autre en croyant que nous sommes dans l’amour. Du point de vue de l’ego, c’est de l’amour, c’est certain ! Nous n’avons pas conscience que nous sommes centrés sur l’extérieur, sur l’autre. Nous cherchons à combler le manque de nous-mêmes à travers l’autre et nous nous éloignons toujours plus de qui nous sommes. Cela provoque des frustrations, des attentes, des projections, de la manipulation qui nous poussent à trouver l’Amour toujours et encore… en dehors !

Dans ce cas, la sexualité pourrait bien être un lieu de perdition comme l’a si bien prôné la religion ! Nous nous perdons nous-mêmes, nous nous éloignons de notre authenticité. Nous nous trompons de cible, ce qui est le sens même du pêcher. Malheureusement la religion nous enferme elle-même dans le pêcher puisqu’elle ne nous donne pas le mode d’emploi pour voir le sacré en toute chose, y compris la sexualité.

Revoir notre manière d’être en intimité avec soi et avec l’autre au travers de la sexualité sacrée permet de se sentir relié au sens noble du terme. Relié, religion ont la même racine, le sacré est partout et plus encore dans notre intimité.

De mon point de vue, lorsque nous sommes relié à ce qui est vivant en nous, nous contactons quelque chose de précieux qui nous ouvre, nous délivre, nous rend joyeux, pétillant et ça c’est sacré ! Cela nous pousse alors à en prendre soin et à le cultiver le plus possible.

Le sacré s’épanouit dans la simplicité des sensations, en laissant l’amour trouver son chemin plutôt qu’en le forçant, en accueillant ce qui est, en s’ouvrant le plus possible à l’expérience quelle qu’elle soit parce qu’elle nous invite à ouvrir notre conscience et à accepter qui nous sommes, dans notre Vérité.

Le tantra est un apprentissage puissant qui secoue, dérange (notre ego) et vivifie. Il est au service de ce qui est grand et puissant en nous. Il est au service de notre lumière. Comme il passe par le corps, il nous permet de le prendre en considération, d’en prendre soin, de le considérer comme le temple de notre Âme. J’invite les participants à entrer dans le temple avec révérence, en honorant ce qui s’y passe plutôt qu’en jugeant. J’invite également à aborder chaque « structure » comme une célébration en modifiant son état d’esprit. Comme l’ego n’aime pas le changement, chaque structure peut être vécue comme un exercice à faire d’une manière volontaire et tendue, avec souvent beaucoup de résistance, ou comme l’occasion d’explorer quelque chose avec curiosité, fluidité et enthousiasme.

Le tantra enseigne comment être le témoin bienveillant. Nous pouvons alors plus facilement repérer les systèmes internes qui nous manipulent et sabotent nos tentatives d’être en amour. Il y a parfois une guerre permanente entre notre tête et notre coeur et lorsque nous travaillons sur notre énergie vitale, ces mécanismes nous sont montrés comme sur un écran géant. Nous ne pouvons plus faire avec, ou comme si, les compromis n’ont plus leur place car lorsque « ça » sonne faux, cela devient insupportable.

Toute l’expérience proposée par le tantra se passe dans l’instant présent. Nous récupérons alors beaucoup de pouvoir et de vitalité car toute l’énergie employée habituellement pour maintenir une fausse identité est alors au service du vivant en soi et en Soi !

C’est un processus qui ne cesse de m’émerveiller de m’enrichir et d’enrichir ma relation. 

Même si, comme tout le monde, il y a des hauts et des bas dans ma relation amoureuse, nous sommes, mon compagnon et moi, toujours dans la gratitude. Gratitude pour nous mêmes d’avoir ouvert notre coeur au conflit car nous avons ouvert nos profondeurs, notre vulnérabilité pour explorer l’ombre et libérer la lumière. Gratitude envers la Vie car elle est véritablement au service de ce qui est juste pour chacun. Cette gratitude ne vient pas seulement du coeur, elle prend sa source dans l’intimité la plus profonde de notre notre Etre, dans notre insécurité de base et rayonne par le chakra du coeur.

C’est un chemin exigeant qui demande des efforts malgré tout, l’effort de garder sa conscience en éveil et de regarder les choses telles quelles sont, avec humilité et bienveillance. Dans beaucoup de cas, le travail proposé est sans effet car l’ego ne veut pas le changement. Il faut se rendre à l’évidence, il y a peu d’élus (j’ai entendu ou lu ça quelque part !!!!) parce que nos constructions mentales qui nous maintiennent dans la survie sont très efficaces et que, malgré un travail personnel, l’ego change simplement de visage mais aucune transmutation profond n’a eu lieu.

La persévérance est de mise pour creuser le sillon et puiser au fond du puits de notre intimité pour y trouver la lumière. La Vie, dans sa grande bonté, nous offre pour cela un miroir puissant : notre quotidien, notre conjoint-e, nos enfants… Ils nous révèlent les trésors qui dorment au sein de notre intimité. Les mettre à jour, c’est révéler le Divin en Soi, notre véritable carburant et s’ouvrir à une « Nouvelle Terre », celle de notre intimité sacrée.


par Catherine Delorme



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